À PROPOS
J’ai quitté Strasbourg en 2013 après plusieurs années consacrées à des projets culturels divers, créant des décors, organisant des évènements festifs ou encore des ateliers d’expression artistique à destination de jeunes publics, toujours dans le souci de m’accorder avec mes engagements environnementaux, humains et mon désir de solliciter la puissance créative de chacun.
J’ai emporté avec moi ma signature, Sixième Songe, un nom choisi pour exprimer le besoin que je ressens de me nourrir de la part poétique du monde.
Après des arrêts en Aveyron et en Ardèche, où mon conjoint Philippe Bronner et moi-même avons encadré des projets de restauration de bâti ancien, nous nous sommes installés dans le pays de Morlaix, en Bretagne. J’y ai poursuivi et affiné mes activités artistiques, mais cette fois-ci en mon seul nom. Concomitamment, Philippe et moi avons commencé à créer des objets en collaboration avec des artisans locaux.
Je suis très attachée à l’expérimentation de techniques anciennes, sur les chantiers patrimoine, je prends souvent en charge les patines et les enduits à la terre ou à la chaux.
Pourtant, j’ai découvert l’utilisation du béton en 2016 et la technique du ragréage sur conseil d’un artisan local, lorsque la nécessité de restaurer le sol du showroom que nous souhaitions ouvrir au centre de Morlaix s’est imposée. J’ai instinctivement et aussitôt conjugué cette technique industrielle avec mon univers en y intégrant dans la masse des pigments naturels, et en posant cette matière comme si je créais un tableau, dans le respect de l’aléa du produit autolissant et de ma propre conversation avec l’espace d’implantation.
Depuis cette première expérience, je n’ai cessé d’affiner ma compréhension de ce matériau, avec lequel je n’avais pourtant que peu d’affinités éthiques.
Je réalise depuis des sols singuliers au sein d’intérieurs publics (Contes à Rebours, à Morlaix, musée consacré à l’univers des contes) ou privés (maison ancienne, maison d’architecte, pièces d’eau, piscine).
C’est dans la continuité de cette pratique et de mon goût pour l’usage de l’existant que j’utilise les reliquats de sacs de béton laissés par mes sols pour créer des tableaux, du mobilier, et parfois des sculptures. Dans cette logique d’utilisation d’économie circulaire, je coopère avec l’atelier menuiserie de mon conjoint et des artisans ferronniers qui me fournissent les structures et cadres, soit sur mesure, soit conçus à partir de matériaux de récupération.